Tout a commencé avec un message de mon amie Marine me proposant de venir passer des vacances avec elle sur l’île ou elle a grandit : La Guadeloupe. Elle ne le savait pas encore, mais à ce moment là j’étais dans un état de fatigue professionnelle intense, et ce voyage ne pouvait tomber mieux. Ni une ni deux, sans trop réfléchir, nos vacances entres filles étaient programmées. 12 jours à la découverte de l’île papillon au rythme de la douceur de vivre de la Guadeloupe. Ce carnet de voyage, c’est pour moi l’occasion de vous révéler mes coups de coeur, des conseils, et les incontournables à visiter.
Que voir et que faire ?
⎪ « Tu fais quoi du 31 mars au 15 avril ? Ça te dit de partir avec moi en Guadeloupe? »
Je dois avouer que le retour sur Paris est un peu difficile. Toute cette frénésie contraste avec la douceur de vivre de l’île. J’ai ramené de l’île de Guadeloupe une poignée de coquillages, de la roche volcanique et du corail desséché, qui ont déjà pris leur place dans l’entrée de notre chez nous. Et à chaque fois que je les regarde, je ressens la plénitude de ces vacances, les pieds dans l’eau, à crapahuter un peu partout sur l’île à la découverte de ses trésors. Quel bonheur de sentir le soleil dorer sa peau et le doux bruit des clapotis de l’océan lorsque l’hiver parisien a un peu trop duré.
⎪ La Pointe des Châteaux
Les trois copines de voyage réunis, nos commençons notre exploration par la Pointe des Châteaux. Péninsule située à l’extrémité Est de l’île de Grande-Terre, le sentier qui conduit jusqu’en haut de Morne Pavillon, offre un point de vue majestueux sur la splendide baie des salines, l’île de la Désirade, Petite-Terre, les Saintes, Basse-Terre et Marie-Galante.
Notre première journée nous accueille avec des températures avoisinants les 30 degrés. Le sentier afin de se rendre jusqu’au point de vue culminant étant quasiment à découvert, je conseille de vous y rendre soit le matin tôt soit en fin de journée. Nous avions fait l’erreur d’y aller vers 11h et nous avons grillé comme des ouassous.
Ouassou – Crevette géante d’eau douce qui évolue principalement dans les rivières
⎪ Porte d’Enfer
Pour notre deuxième journée, direction le littoral nord de la Grande Terre pour découvrir la Porte d’Enfer. La route pour s’y rendre depuis le Gosier nous a donné comme un goût de Louisiane avec tous les champs de cannes à sucre et les maisons à l’architecture de style colonial.
Du haut de la route, on ressent pleinement la puissance des falaises et le roulement des vagues de l’Atlantique. La vue est à couper le souffle et le vent cinglant. La Porte d’Enfer nous offre un spectacle tout particulier. Un couloir d’eau limpide creusé par les vagues. En contrebas il est possible de suivre un sentier pour faire le tour des falaises et y découvrir le Trou Man Coco. Cet imposant gouffre d’une quarantaine de mètres de profondeur et les différentes teintes de la mer qui s’y engouffre son envoutants. Cette grotte percée dans la falaise tient son nom d’une légende qui continue à entretenir les esprits.
« Madame Coco désirait devenir aussi fortunée que son amie Madame Grands Fond.
Afin d’y parvenir, elle décida de passer un pacte avec le diable, en échange d’un sacrifice humain.
Ne respectant pas sa parole, elle fut obligée de vendre son âme au diable.
Des marins auraient alors aperçu madame Coco marcher sur l’eau accompagnée d’un cavalier avant de disparaître dans le gouffre de la falaise. »
Depuis la Porte d’Enfer, si l’on remonte encore un peu plus au Nord, de jolies balades n’attendent que vous. Notamment la pointe de la Grande Vigie qui offre un panorama magnifique sur d’impressionnantes falaises. Par temps dégagé, on peut également apercevoir la Désirade, Montserrat ou Antigua.
⎪ Le gommier rouge, le poirier pays, le mapou gris, la raisinier bord de mer, l’acacia & le campêche se mêlent à la végétation sèche de la pointe de la Grande Vigie
Après ces magnifiques découvertes, la plage de Anse Laborde est la carte postale typique des Caraïbes avec son sable blanc et ses cocotiers.
Sur le retour, la jolie petite ville de Port-Louis vaut le détour. Petite ville de pêcheurs et d’agriculteurs, c’est un des bastions de l’indépendantisme et de l’anticolonialisme. L’église Notre Dame de la Visitation qui trône face à la mer et la mairie sont à voir.
⎪ La route de la Traversée
La route de la Traversée est la seule route qui traverse de part en part le massif de la Basse-Terre de Guadeloupe à travers la forêt tropicale reliant Petit-Bourg à Pointe-Noire. Longue de 17 km, elle offre de nombreuses découvertes au sein même du Parc National.
LE SAUT DE LA LÉZARDE
Dans la commune de Petit Bourg, le Saut de la Lézarde est une impressionnante cascade d’une dizaine de mètres, dotée d’un magnifique bassin où il fait bon se baigner après avoir parcouru le chemin pour y accéder. Après avoir lu de nombreux blogs sur cette cascade, je ne m’attendais pas à ce que l’accès soit aussi « périlleux ». L’accès au sentier de la randonnée se fait par la cour attenante d’un restaurant qui n’est plus exploité. Il y a quelques places de parking à l’intérieur de la cour, mais nous nous sommes garées sur le bord de la route. Dans le fond de la cour, un panneau donne quelques informations pour cette balade et rappelle que vous êtes sur une propriété privée. Ayant beaucoup plu les dernières semaines avant notre arrivée, toute la descente vers la cascade s’est faite dans la boue. Et attention à ne pas tomber. Sur un des tronçons il a même fallu que nous descendions en rappel accrochées à des lianes afin de ne pas tomber. (Nous avons su après en croisant d’autres touristes, qu’il existait un chemin plus long mais moins périlleux…). Il faut donc faire attention et prévoir des chaussures de marche.
Après une trentaine de minutes de descente, nous arrivons sur la rivière la Lézarde en aval de la cascade et de son bassin. Le lieu est splendide et majestueux. Les couleurs verdoyantes de la jungle se mêlent en toute harmonie avec la force de l’eau et le calme du lieu.
LA MAISON DE LA FORÊT & LA CASCADE AUX ÉCREVISSES
Après avoir vu le saut de la Lézarde, la cascade aux écrevisses paraît moins spectaculaire. Le chemin pour y accéder est pavé et en pas moins de 3 minutes après le parking, la cascade apparaît. La cascade en elle-même ainsi que le tour sont assez petits. Une dizaine de touristes et le lieu paraît déjà saturé. Nous préférons donc nous poser au bord de la rivière pour pique-niquer et nous rafraîchir afin d’éviter la foule.
La Maison de la forêt offre plus de verdure et de liberté pour profiter pleinement de la diversité naturelle de la Guadeloupe. Point de départ de différentes randonnées au cœur de la jungle, on y trouve de nombreuses espèces propicent au développement d’une forêt luxuriante.
LE SAUT D’ACOMAT
Situé sur la rivière Grande Plaine et caché dans les hauteurs de Pointe-Noire, le Saut d’Acomat est l’une des plus belles cascades de la Basse-Terre et l’une de mes préférées (avec le saut de la Lézarde). Haute d’une dizaine de mètres, cette chute se jette dans un grand bassin aux eaux couleurs émeraude, laiteuses et envoutantes. L’eau s’écoule avec retenue, à travers le semis désordonné des rochers mariés à la rivière. Ce site est accessible rapidement par un sentier quelque peu abrupte laissé à l’état naturel, au milieu de racines de grands arbres et de rochers. J’ai passé beaucoup de temps envoutée par la couleur de l’eau et l’atmosphère paisible qui y règne. Et bien sûr je n’ai pas pu résister à l’envie de me baigner dans cet eau si singulière. La couleur de l’eau du bassin vient des tourbillons qui se formeraient régulièrement au fond du bassin, invisibles de la rive et même de la surface de l’eau.
Lanmè pa ni branche
Deshaies
Pour terminer cette journée, nous nous dirigeons vers Deshaies. Petit village de pêcheurs cerné par de hautes collines boisées, Deshaies est une ville pleine de charme où on y trouve de nombreuses maisons de style Caraïbes en bois et de toutes les couleurs. Juste avant de profiter du coucher de soleil sur la plage de la Grande Anse, nous filons profiter d’un point de vue exceptionnel sur toute la baie de Deshaies. Pour ça, il faut sortir de la ville direction le Nord pour trouver dans les hauteurs sur le bas côté la vue tant convoitée.
⎪ La Soufrière
Aaaaaah la Soufrière, LE volcan que je rêvais de voir dès que j’ai su que j’allais en Guadeloupe. Avec ses 1467 mètres d’altitude, « la vielle dame » selon le surnom que lui a laissé la population locale, est située à l’intérieur du parc national de la Guadeloupe dans la partie sud de Basse-Terre, à 5 kilomètres du petit village de Saint-Claude. Seul volcan actif de l’île, actuellement à l’état de repos éruptif, nous prenons la route tôt depuis le Gosier pour commencer l’ascension qui dure environ 1h45. les Bains Jaunes annoncent le départ de la randonnée. Véritables espaces thermales naturels à la température moyenne de 28 °C, l’eau est réputée salvatrice pour les douleurs musculaires ou encore problème d’asthme et arthrite… Nous nous y arrêterons au retour pour détendre nos jambes.
La montée se fait en deux étapes. Depuis les Bains Jaunes, la première partie de la montée se fait par la Trace du Pas-Du-Roy. En grande partie pavé, ce sentier au cœur de la forêt tropicale, permet d’apprécier la richesse du patrimoine végétal du parc national à l’abris de la chaleur. La première étape de l’ascension se termine à la Savane à Mulets qui se trouve après environ 20 minutes de marche et qui permet d’avoir une vue privilégiée sur le volcan ainsi que sur Marie-Galante, les Saintes et la Dominique. C’est à partir d’ici que débute l’ascension du dôme de la Soufrière en empruntant le chemin des Dames.
⎪ Vié madanm la – La vieille Dame
L’ascension par le chemin des Dames offre une végétation riche constituée de fougères arborescentes, d’ananas montagne, de Siguine blanche et surtout de sphaignes multicolores gorgées d’eau. On se croirait presque sur une autre planète. Sur le chemin, nous découvrons également la grande faille qui sépare le volcan en deux jusqu’à son sommet. La mousse qui l’a recouvre est de couleurs verte et orangée ce qui confère au lieu une atmosphère toute particulière. Après la grande faille il ne reste plus que quelques efforts à fournir avant d’accéder au sommer. Même si le temps était dégagé tout au long de l’ascension, à mesure que nous nous approchons du coeur même du volcan, le ciel bleu a laissé place à une brume épaisse. Dernière ligne droite assez abrupte et nous y sommes. L’odeur de souffre est prenante, et plus nous nous approchons de la porte d’enfer, plus le brouillard s’intensifie faisant peser en ce lieu une atmosphère surnaturelle. Le grondement des acides bouillonnants et les incessantes fumerolles du gouffre de Tarissant me fait ressentir toute la puissance du volcan. L’expérience est envoutante et puissante.
BASSIN PARADISE
Après les sensations fortes procurées par l’ascension de la Soufrière, nous filons nous ressourcer au Bassin Paradise sur la rivière Grosse Corde à Capesterre-Belle-Eau pour y passer la fin de journée.
L’entrée du sentier est située sur la route qui mène aux Chutes du Carbet, entre le pont sur la rivière Grosse Corde et le parking de la 2ème chute. Un repère facile, le passage piéton (que l’on ne voit presque plus) et les panneaux d’information du Parc National avec l’indication « Bassin Paradis ». La descente se fait via un escalier assez pentus mais rapidement nous apercevons le bassin. En fin de journée, à l’abris de la chaleur, ce lieu est d’une quiétude apaisante. Peu de monde était présent à ce moment là, permettant de profiter pleinement du calme environnant.
⎪ Le Moule
Après avoir crapahuté dans la jungle, un dimanche au calme n’était pas de refus. Au programme, un repas 100% local avec une salade de papaye, cacahuète, carotte, de la purée de papaye et de fruit tapin accompagné d’un délicieux vivaneau au barbecue. Sans oublier le ti-punch maracuja et les noix de coco du jardin pour l’apéro. Un dimanche au ralenti qui se termine par la découverte du site naturel Porte d’Enfer et la Maison Zevallos, ancienne exploitation agricole sucrière. Témoignage de l’époque coloniale, les ferronneries fines, élégantes et les structures métalliques longilignes laissent apparaître le travail de Gustave Eiffel. La toiture de briques roses et la loggia à l’étage tranchent radicalement avec les habitations traditionnelles environnantes.
Pour ce qui est de son histoire, elle est aussi surprenante que sa structure. Commandées par un riche planteur de coton Louisiannais pour doter ses filles jumelles, la maison Zevallos n’est jamais arrivées à bon port. Au cours du voyage les menant en Louisiane, une tempête endommagea gravement le navire qui les transportait. C’est au port de Pointe-à-Pitre qu’elle a été vendue aux enchères.
De nombreuses rumeurs disent que la maison Zevallos serait hantée…
« La nuit, les cris effrayants des fantômes de travailleurs indiens assassinés sur ordre du comte Hector Parisis de Zévallos résonneraient. »
⎪ Les Saintes
Découvrir la Guadeloupe c’est aussi prendre le bateau pour les îles qui composent son archipel: Marie-Galante, Les Saintes, Petites Terre et la Désirade.
(Si vous avez le temps, Petite Terre est un lieu à priori magique. Inhabité et sauvage, c’est un paradis de cocotiers, sable blanc et bernard l’hermite).
C’est aux Saintes que nous choisissons de nous rendre le temps d’une journée. Parmi les neuf îlots qui le composent, deux seulement sont habités : Terre-de-Haut et Terre-de-Bas.
L’embarcation se fait à Trois-Rivières. Deux bateaux partent dans la matinée (à 9h et 9h30), un dans l’après-midi (15h) et les retours se font à 16h et 17h30. De quoi profiter pleinement de l’île pour la journée. Après une traversée mouvementée mais rapide (il faut compter à peut près 30 minutes), nous voilà débarquées sur la baie des Saintes, réputée à travers le monde pour sa beauté et la clarté de ses eaux. Et nous comprenons vite pourquoi. L’eau cristalline et les petites maisons créoles colorées nous donnent l’impression d’être dans un lieu paradisiaque hors du temps.
Dès l’arrivée, de nombreux loueurs proposent des scooters ou voiturettes pour découvrir l’île. Mais c’est à pied que nous décidons de partir. Armées de nos sacs à dos, chapeaux et crèmes solaires, c’est tant bien que mal que nous arpentons le littoral vallonné de l’île pour nous rendre sur la sublime plage Pain de Sucre. Ce site naturel tient son nom de sa forme si particulière de petite colline volcanique, dont les versants abrupts plongent dans la baies des Saintes. L’occasion de partir à la recherche des nombreux coquillages qui ornent la plage et de nager aux côtés des chirurgiens bleus.
Pour un jus de fruits fraîchement pressé après une journée bien riche en découvertes je ne peux que vous conseiller d’aller faire un tour « Chez Les filles » (au niveau de l’embarcadère).
Se rendre aux Saintes c’est aussi l’occasion de goûter aux fameux Tourments d’Amour. Petit gâteau saintois fourré à la confiture de coco, le moelleux de la génoise et la douceur du coco se dégustent avec gourmandise.
On en trouve un peu partout sous forme de lot de 4 pour 3€.
« Selon la tradition orale, les tourments d’amour étaient préparés par les femmes des marins saintois pour réconforter leurs maris à leur retour de mer, ayant enduré mille tourments loin de leurs biens-aimées. »
⎪ Tendacayou
Tendacayou c’est THE ecolodge de Guadeloupe. Situé aux abords de Deshaies dans les hauteurs de la colline, le site est un havre de sérénité propice à l’évasion et au calme. Entre forêt et mer, Tendacayou invite à la communion avec les éléments dans la simplicité la plus totale. L’ecolodge offre différentes expériences allant de la villa aux petites cabanes créoles.
Le restaurant, le Poisson Rouge est le symbole de la maison. Les plats y sont simples, et savoureux combinant des produits frais, locaux et de saison.
En nous promenant dans le site pour le découvrir un peu plus, je tombe réellement sous le charme de ce lieu unique. Une parenthèse magique, envoutante et reposante.
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Tendacayou Ecolodge & Spa
Matouba La Haut,
97126 Deshaies Guadeloupe
Plus d’informations www.tendacayou.com
& pour les résas : resa@tendacayou.com
⎪ « Allez viens on reste là toute la vie, qu’est-ce que tu en dis ? »
2 comments
Un très bel article, très complet, qui donne envie de se promener et pourquoi pas partir sur cette île « papillon », je ne connaissais pas
Au plaisir de te lire encore vite vite!!!
Merci beaucoup Supervanvan